La vie lumineuse apparaît parfois dans les formes. Elle les traverse, les habite, et vient vers nous. Voir, c'est sentir cette transformation de la réalité le plus simplement possible. Cette transformation apporte une énergie neuve, inconnue. Donner à ces forces invisibles une place, une fluidité, une résistance : le dessin, la peinture sont là pour cela, pour les rendre visibles. Dans cette relation avec la part invisible de la réalité, je reconnais trois chemins : celui de la vitesse qui crée le mouvement, celui de la lenteur qui crée la profondeur et celui du rythme, une alternance entre forme et espace.
Alexandre Hollan, 2006
Alexandre Hollan, 2006
« Être présent, nous permet d'utiliser notre intellect d'une manière créative, sans peur et sans limite. Créer nécessite de lâcher prise, de s'abandonner à l'instant et de laisser notre essence, cette partie profonde de nous même, donner une leçon à notre intellect trop frileux pour s'aventurer dans l'inconnu. »
Thierry Janssen, Vivre en paix, trouver la paix en soi pour vivre en paix avec les autres
« Dés l'instant où la conscience humaine cesse de considérer la création comme allant de soi et engage sa force, sa foi et sa responsabilité à en perpétuer le miracle, elle émerge des limbes de l'ignorance et devient conscience divine. »
Christiane Singer, Les âges de la vie
« Un mouvement très simple, dont le but est inconnu, fait par lui même l’effet d’un mouvement important, mystérieux, solennel... Il y a dans le simple mouvement extérieurement non motivé, une mine inépuisable de possibilités. De tels cas se produisent lorsqu’on est plongé dans de profondes pensées arrachant l’homme à son activité quotidienne, pratique et utilitaire. »
Kandinsky, Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier
« Marcher vraiment dans le paysage, c'est bien, comme le dit Lawrence Durell, « faire assez d'immobilité à l'intérieur pour être réceptif », arriver à ce que le paysage fasse écho à la pensée. On retrouve ici l'idée que marcher c'est faire le vide en nous pour que le paysage tout entier devienne notre unique pensée et préoccupation. Idée d'ailleurs très bien exprimée par L. Binyon : « En sortant de lui-même pour pénétrer dans le monde extra-humain, dans la vie des arbres, des fleurs, des animaux, l'homme pourrait s'affranchir de son dévorant égoïsme, de cette hypertrophie du moi qui le diminue, concevoir sa véritable place dans l'univers et s'en trouver affermi et fortifié. »
Michel JOURDAN - Jacques VIGNE, Marcher, méditer.
« Minéraux au commencement,
nous sommes devenus plantes
puis animaux avant d'être des hommes
oubliant chaque fois notre état antérieur
sauf quand le printemps nous rappelle vaguement
que nous reverdissons,
C'est ainsi que le jeune homme
se tourne vers son maître. C'est ainsi que le bébé se penche
vers le sein, sans connaître le secret
de son désir, obéissant à son instinct.
L'humanité est guidéee sur le chemin de l'évolution
par cette migration d'intelligences
et bien qu'apparemment nous dormions
en nous veille une conscience
qui dirige ce rêve
et qui un jour va nous réveiller
à la vérité de ce que nous sommes. »
Djalâl ad-Dîn Rûmî
« L'art, c'est la contemplation.
C'est le plaisir de l'esprit qui pénètre la nature
et qui y devine l'esprit dont elle est elle-même animée.
C'est la joie de l'intelligence qui voit clair dans l'univers
et qui le recrée en l'illuminant de conscience."
Auguste RODIN, Propos sur l'art
« La vitalité que procure le séjour en forêt est un don des sous-bois. Les Chinois l'avaient bien compris, qui expriment l'idée de repos en dessinant l'idéogramme « homme » accolé à celui d'« arbre », et non de « maison » ou de « toît ». Les arts martiaux enseignent comment échanger de l'énergie avec un arbre. Dans le Qi Gong, l'arbre est présenté comme étant capable de recycler et de purifier l'énergie vitale. »
Rémi Caritey, Les vertiges de la forêt
Rémi Caritey, Les vertiges de la forêt
« J'aime cette image qui compare notre vie à une tapisserie dont on pourrait dire que la trame et les dessins existent déjà. A nous de choisir de broder avec du fil, du coton, de la laine, de la soie, du fil d'or ou d'argent. A nous de choisir des couleurs vives ou pastel. Ce choix est totalement notre. » Colette Victor, Le cœur du couple
« Entrez en vous-même, sondez les profondeurs où votre vie prend sa source.
C'est là que vous trouverez la réponse à la question : devez-vous créer ?
De cette réponse recueillez le son sans en forcer le sens. »
Rainer Maria RILKE, Lettres à un jeune poète
« Qu'est-ce que la vie?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil »
Crowfoot, chef blackfeet (1821-1890)
« Plier pour rester intègre; ployer pour rester droit; se vider pour une plénitude; se flétrir pour un renouveau, avec moins on trouve, avec trop on se perd. Les Saints, eux, embrassaient l'Un pour être la règle du monde. »
François Cheng cite et traduit Lao Tzeu dans "vide et plein - Le langage pictural chinois"
“ J’imagine que l’art du futur sera : toujours en mouvement, jamais arrivé, l’art d’être perdu sans se perdre.” L’intuition est débridée. (...) chacun de nous devient conservateur dés qu’il veut que les choses fonctionnent bien, qu’il s’agisse de trains ou de mariages, d’amitiés, d’eau, de gaz, d’électricité, etc. Non ? Pensez-y. (...) Il ne peut y avoir de démocratie véritable sans “pagaille”. Si nous voulons être libres - tous libres, tous autant que nous sommes, pas seulement certains d’entre nous - nous devons non seulement tolérer mais accueillir le manque de discipline, la “paresse”, la spontanéité, la fantaisie et l’improvisation. Robert Filliou, Enseigner et apprendre, arts vivants.
« Voilà l’école non commune qu’il nous faut. Au lieu d’hommes nobles, ayons de nobles villages d’hommes. » Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois.
François Cheng cite et traduit Lao Tzeu dans "vide et plein - Le langage pictural chinois"
“ J’imagine que l’art du futur sera : toujours en mouvement, jamais arrivé, l’art d’être perdu sans se perdre.” L’intuition est débridée. (...) chacun de nous devient conservateur dés qu’il veut que les choses fonctionnent bien, qu’il s’agisse de trains ou de mariages, d’amitiés, d’eau, de gaz, d’électricité, etc. Non ? Pensez-y. (...) Il ne peut y avoir de démocratie véritable sans “pagaille”. Si nous voulons être libres - tous libres, tous autant que nous sommes, pas seulement certains d’entre nous - nous devons non seulement tolérer mais accueillir le manque de discipline, la “paresse”, la spontanéité, la fantaisie et l’improvisation. Robert Filliou, Enseigner et apprendre, arts vivants.
« Voilà l’école non commune qu’il nous faut. Au lieu d’hommes nobles, ayons de nobles villages d’hommes. » Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois.
« Le silence est l'équilibre absolu du corps, de l'esprit et de l'âme. L'homme qui préserve l'unité de son être reste à jamais calme et inébranlable devant les tempêtes de l'existence – pas une feuille qui bouge sur l'arbre, pas une ride à la surface étincelante du lac – voilà, aux yeux du sage illettré, l'attitude idéale et la meilleure conduite de vie. »
Ohiyesa (Charles Eastman), L ‘Âme indienne
Ohiyesa (Charles Eastman), L ‘Âme indienne
« Au lieu d’une vision à l’exclusion des autres, j’eusse voulu dessiner des moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui indéfiniment se déroule sinueuse, se présente du dehors comme du dedans. Je voulais dessiner la conscience d’exister et l’écoulement du temps. Comme on se tâte le pouls. Ou encore en plus restreint,ce qui apparaît lorsque, le soir venu, repasse (en plus court et en sourdine) le film impressionné qui a subi le jour. »
Henri Michaux, Passages
Henri Michaux, Passages
« Je pense qu’il faudrait des espaces perdus.
Il faudrait cesser de les démolir.
Il faudrait construire des espaces perdus. (...)
Là où un chorégraphe peut travailler, peut s’installer un plasticien, un musicien, ou plusieurs, des chanteurs si on veut - opéra -, un lecteur de texte, un auteur - la littérature - un récit -, un spectacle de quelque nature qu’il soit, qu’on puisse dans ce lieu aussi bien tourner un film que le projeter, aussi bien répéter que jouer.
Un lieu d’invention.
Un lieu décloisonné.
Espaces multiples, qu’on peut séparer ou faire communiquer.»
« (...) Lieux où coïncident les contradictions.
Lieux de fiction.
Lieux de folie, de mort.
Endroits sans mesure, de silence et de cris.
Des endroits où se taire sous la pluie artificielle.
Qu’on nous laisse la place des larmes.»
« (...) Je vois des mouvements dans des espaces perdus.
Je sens comment la vastitude, si simple, est un lieu pour les larmes.
Je sens que ce que je cherche avec conviction, je ne peux savoir ce que c’est.
Je pense que je ne dois pas savoir ce que c’est.
C’est en ne le voyant jamais à découvert que je le connais le mieux.
Comme des échanges sous la mer.»
Claude Régy
Espaces perdus
Laurence Médori
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